Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/346

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tion sur des sujets qui laissaient indifférents tant de ses confrères des autres paroisses. Souhaitons qu’une revue bretonne publie prochainement, in-extenso, la Statistique de l’abbé Le Luyer, où l’on trouverait tant d’indications curieuses sur les origines, la topographie, le climat, les fiefs, les chapelles, les manoirs, etc., de Trébeurden et de sa région. Ne pouvant songer ici à une semblable publication, nous nous contenterons de détacher du manuscrit ce qui a trait au folk-lore et qui est d’un intérêt plus général.



On allume des feux pour la nuit avant la Saint-Jean, avant la Saint-Pierre, avant le pardon de Guingamp. Ces nuitées occasionnent bien des désordres et on peut dire avec vérité, comme M. Habasque, que cela rappelle le temps de barbarie à voir un cercle nombreux tourner, danser autour d’un bûcher en poussant des clameurs et des cris qui ne ressemblent pas mal à ceux du sauvage qui fait rôtir la victime qu’il va dévorer.

Malheureusement, ici comme ailleurs, il existe bien des superstitions, fausses croyances et vaines observances.

C’est une coutume plutôt qu’une croyance de faire ramoner la cheminée le Vendredi-Saint. Bien peu de personnes pensent[1] que cela préserve ou expose à avoir le feu dans l’année.

Bien peu de monde font jeûner leurs animaux la nuit de Noël pour avoir du bonheur. Je ne crois pas qu’on manque de balayer la maison la veille de la fête des Morts, de peur d’en chasser les âmes du

  1. Fâcheuse tournure pour dire : « Il n’y a plus qu’un petit nombre de personnes qui croient, etc. ». De même plus loin il faut entendre : « Si l’on ne balaye pas la maison la veille de la fête des Morts, je ne crois pas que ce soit de peur, etc. »,