Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/349

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de procession nocturne. Il pourra monter au bourg par la prairie du Traou-Igou : le taureau ne viendra pas le broyer ; ou par Trovern-bian : il ne trouvera pas sa route obstruée par la truie et ses petits cochons. Le tonnerre des canons de Bonaparte a fait fuir tous ces épouvantails de nos pères. Joueurs de cartes, vous pouvez prolonger votre partie bien avant dans la nuit : le diable ne vient plus, comme autrefois, vous visiter visiblement ; vous ne trouverez plus sur votre route le cheval de Pont-an-Roch : il est allé à la course.

Il serait à désirer que les jeunes gens fussent assez vertueux et éclairés pour ne plus aller faire dire leur bonne aventure. C’est un reproche qu’on a à faire, surtout aux jeunes filles, et quelquefois un indice qu’on n’a pas été sage.

Une superstition contre laquelle on est souvent obligé de s’élever, c’est de faire courir des jeunes gens pour prélever l’honoraire d’une messe pour des malades accablés depuis longtemps. Il est arrivé de dire la messe gratis et d’apprendre qu’on quêtait malgré cela.

Un usage singulier existe ici : le jour avant la fête des Innocents, on voit courir dans tous les sens, se présenter dans toutes les maisons, tous les petits enfants de la paroisse ; ils crient à tue-tête : Gouin nouva (Kuignaouan) ; on leur donne des petits gâteaux qu’on a faits exprès ou quelques petites pièces de monnaie.

    moines de Bégard avaient une chapelle dans leur couvent ou maison de Penlan, qui leur avait été donné par Calomnia d’Arembert, et qui fut acheté et démoli, après la Révolution, par son acquéreur, Le Goaziou, marchand de vins à Lannion. Penlan était placé en façade sur la grande route de Trébeurden à Lannion. On en trouvera le plan dans le registre de l’abbé Lavissière.