Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/377

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Vous parlez de la Ligue que je préside. Je ne préside rien du tout. Il existe un « Comité catholique pour la défense des églises », présidé par le colonel Keller, et qui renferme des jurisconsultes éminents empressés à donner d’utiles consultations de droit. Pour moi, je me suis occupé de favoriser un vaste, je puis dire, un immense pétitionnement, qui appuie l’initiative que j’ai prise à la Chambre et qui sollicite du Parlement des mesures de sauvegarde en faveur de tous les monuments de la vie spirituelle menacés chez nous aujourd’hui par la fureur anti-religieuse. Aucune ligue, aucun président : on se reconnaît au secours que l’on se donne dans la plus noble des batailles contre le plus infâme des ennemis. Vous avez vu que, dans le Figaro, Joséphin Peladan a entrepris de dresser la liste des églises, chefs d’œuvre de l’art, négligées, abandonnées par les commissions de classement du ministère des Beaux-Arts. Péladan rend par là un service de grande importance. Merci et honneur pour lui et pour vous, mon cher compagnon de jeunesse, qui venez à votre tour donner à cette cause de la civilisation votre très précieux appui.

La Foi, aujourd’hui, n’est pas à même, à elle toute seule, de sauver les églises ; alors il faut que tous les esprits se tournent vers ces grandes murailles menacées et se groupent sous elles ; il faut que la pensée tout entière vienne au secours des églises. Ce faisant, la pensée se protégera elle-même, car si l’on diminue, si l’on ruine les puissances de vénération dans notre France, c’est la civilisation même qui s’y va dégrader. Certaines personnes, d’ailleurs de bonne volonté, persistent à croire que nous défendons les beaux « vestiges du passé ». Quelle vue étroite ! Quelle conception étriquée ! Nous défendons