Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/47

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cerné par l’échine circonflexe des Montagnes-Noires et les quatre cimes violettes du Ménez-Hom. Sur la première venue de ces routes, avisez derrière ses vergers la première ferme qui se présentera. Examinez-la, puis entrez. Il ne sera pas besoin que vous recommenciez l’expérience et, les observations que vous ferez céans, vous pourrez sans risque les généraliser et les étendre à toutes les fermes de la péninsule.

Chaque province, sans doute, a son type général d’habitation, et la Bretagne ne pouvait faire exception à la règle. Mais, en y regardant d’un peu près, on voit vite que, dans le détail, ce type est susceptible d’un assez grand nombre de variantes et que la maison cornouaillaise, par exemple, n’est pas tout à fait la maison léonarde, qui, elle-même, ne se confond pas avec la maison trégorroise ou vannetaise.

Il arrive même, à la faveur de leur « péninsularité », que certaines régions, comme le pays bigouden ou le pays plougastélois, introduisent dans ces types secondaires une variété nouvelle. J’ai visité, au cours de mes divers séjours dans la commune de Plougastel, un assez grand nombre d’habitations rurales. Qu’elles soient au nord, au sud, à l’est, à l’ouest ou au centre de la péninsule, leur disposition à toutes est la même : elles affectent toutes une forme rectangulaire et, aussi bien, presque toutes sont de construction récente, en schiste et granit rejointoyés.

C’est dire qu’elles ne diffèrent pas sensiblement à l’extérieur du commun des maisons manables du Léon et de la Cornouaille ; mais elles ont de plus un auvent en ardoises et, dans le ventail supérieur de leur porte, une petite porte intérieure (dor bihan) qui s’ouvre et se ferme à l’aide d’un battant mobile en bois plein. Dans la région de l’Auberlach, enfin, les cheminées sont fréquemment surmontées de pe-