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fraise ananas. Aucune de ces variétés n’est indigène. Plusieurs sont nées d’hier et ont été obtenues dans les exploitations parisiennes par de lentes méthodes de sélection et d’hybridation : les Plougastélois se sont contentés de les adopter. En quoi peut-être n’ont-ils pas montré un esprit assez entreprenant, car il leur eût été possible (et il y eussent trouvé leur avantage) d’obtenir un type personnel qui eût distingué à l’étranger la fraise bretonne des autres fraises.

Tel quel, l’hectare de fraisiers, à Plougastel, rapporte brut 3.000 francs, prix maximum ; à Chatenay, Bagnolet, Bry, Montreuil, Verrières, Fontenay-aux-Roses, etc., etc., il rapporte deux fois plus : entre 6.000 et 7.000 francs. Il est vrai qu’ici, à la culture de plein air, on ajoute la culture intensive sous châssis et avec thermosyphon ; de plus en plus les horticulteurs de la banlieue parisienne visent à la qualité et à la précocité du fruit plus qu’à sa quantité.

Une troisième région de la France tient, avec le Finistère et la banlieue parisienne, une place importante dans la fraisiculture : c’est le Midi provençal, principalement la région d’Hyères et de Carpentras. On évalue à un million de kilogrammes les expéditions d’Hyères, à cinq millions celles de Carpentras et de ses annexes (Entraigues, Aubignan, Perres, Montueux, etc.). Autour de cette dernière ville s’étalent d’immenses champs de fraisiers qui ont remplacé avec avantage la garance dont ils étaient plantés avant le krach industriel dont ce produit fut atteint il y a quelques années. L’hectare y rapporte entre 3.500 et 4.000 francs, soit près de 1.000 francs de plus qu’à Plougastel, ce qui ne laisse pas de surprendre un peu, la majeure partie des fraises provençales, notamment les variétés Marguerite et Vic-