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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/101

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d’égrotant. Elle lut à haute voix l’en-tête :

— « Ceci est la liste complète des biens appartenant à la famille Prigent de Kerhu-Lanascol, avec leur valeur réelle en livres et le prix auquel ils ont été vendus, sous l’infâme Révolution, aux acquéreurs de biens nationaux. Dressé par moi, Jean Prigent de Kerhu-Lanascol, à Londres, le 17 du mois d’Auguste 1796, sur les indications fournies par mon tenancier Guillaume Bozec, que Dieu ait en sa sainte garde. Suit le nom desdits acquéreurs, pour être fidèlement retenu par mes hoirs, et aider, si ne puis moi-même, à leurs légitimes revendications. »

— Eh ! va te promener, bougonna le vieux Prigent. Les gredins peuvent dormir tranquilles. La loi est la loi, et ni eux, ni leurs fils, ni les fils de leurs fils ne seront jamais inquiétés.

Francésa, sans répondre, de sa voix lente, un peu tremblée, qui s’achoppait aux mots difficiles, continua :

— « 1o Pierre Buhors, ci-devant notaire royal à Lannion, accusateur public et juge au tribunal du district : tenues de Keraliès et de Landrellec réunies (bois taillis, prés, pâtures, landes et fermes), valeur exacte : deux cent cinquante mille livres. Payé à la nation : vingt-cinq mille. »