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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/105

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landé des moulins de la côte. Et tout cela perdu, tout cela à son père et qu’il aurait dû hériter de son père et qu’on avait volé à son père, à lui, à Francésa… – « Le filou ! la fripouille ! » répétait-il après chaque nom.

Beaucoup des acquéreurs lui étaient du reste inconnus. C’est la ville surtout qui en avait fourni ; les paysans, race pauvre, réservée, respectueuse de l’interdit dont le clergé avait frappé les biens nationaux, laissaient vendre et n’intervenaient point. Boishardy ne les souleva que plus tard et quand le mal était fait…

Francésa, comme indifférente, poursuivait sa lecture. Mais une joie profonde lui venait de cette colère dont elle attendait l’explosion finale quand elle en serait au nom de Roland Le Coulz. Elle fit semblant d’hésiter davantage sur le nom, comme heurtée à une difficulté subite :

— « Rol… Roland Le Coulz… »

— Hein ! s’écria le vieux Prigent. Répète un peu… Roland qui ?

La jeune fille se pencha sur le papier comme pour mieux lire et reprit tout d’une traite :

— « Roland Le Coulz, de Trégastel : Moulin à eau de Poul-palud, tenues de Kergûnteuil et de