Aller au contenu

Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

crucifix, vengeur des profanations, rémunérateur des prières, il tomba, comme était tombée Francésa, presque à la même place…

……………

Le lendemain, à l’aube, vers sept heures et demie du matin, deux journaliers allant à leur travail aperçurent, en face du manoir de Prigent, dans la lande du convenant Lhostis, un homme pendu aux brancards d’une charrette. Le cadavre avait les bras en croix, la bouche serrée d’un mouchoir de poche en coton rouge ; les brancards de la charrette étaient calés par un manche de fourche placé sous l’avant.

La victime fut immédiatement reconnue. C’était un ancien douanier, nommé Louis Thomassin, âgé de vingt-neuf ans et domicilié à Morvic en Pleumeur. L’autopsie démontra que, surpris par derrière, environ deux heures après son dernier repas, il avait été étranglé presque sans résistance. De Morvic à Keraliès, les traces laissées sur le sol indiquaient qu’il avait été traîné jusqu’à la charrette, aux brancards de laquelle on l’avait crucifié en introduisant un bâton dans les manches de son paletot pour maintenir ses bras en croix.

L’opinion publique désigna immédiatement