Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Tu ne sais pas ton métier ! dit-il à Catherine.

— Que pouvais-je faire en l’absence du saint ? répliqua piteusement la veuve Le Corre.

— Il fallait le trouver. Ah ! moi, pour ne pas manquer Philippe, j’aurais bien fait toute la route nu-pieds !

Marguerite intervint pour calmer son mari.

— Tais-toi et assieds-toi, lui dit-elle.

L’homme, avec un grognement, se rencogna près des cendres. Alors Marguerite expliqua que tout n’était point perdu peut-être, qu’à défaut de saint Yves-de-Vérité, on pourrait, recourir à une autre intervention.

— N’est-ce pas ton avis, Cato ? Voyons, cherche, fouille dans ta mémoire. Sûrement il doit y avoir un moyen !

Mais Catherine secoua la tête. En dehors de saint Yves, elle ne connaissait pas d’intercesseur céleste qui se chargeât de la punition des parjures.

— Va à la messe tous les matins et aie recours à la prière, finit-elle par conseiller à la femme G… Si elle m’avait écouté, ajoutait Catherine dans sa déposition, je suis sûre que le bon Dieu aurait été plus fort que le diable…

Conception toute manichéenne, observe M. Jobbé-Duval, qui fait remarquer en outre que cette messe quotidienne tendait au même but que l’adjuration manquée, qu’il s’agissait, au fond, d’une messe à saint Yves-de-Vérité. « Notre rite n’ayant pu s’accomplir