Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/40

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moins rare, le vent moins dur. C’est une gentilhommière du seizième siècle, demeurée telle ou à peu près qu’elle fut bâtie. Si lourde, si triste, flanquée d’une énorme tourelle à poivrière, qui l’alourdit encore, elle ouvre sur la route le cintre étroit de ses fenêtres. Elle est toute mangée par les mousses. Le corps principal a deux étages ; ce sont de gros blocs rectangulaires, mal cimentés, posés l’un sur l’autre par un maçon sans technique et qui n’ont aucun ornement que l’écusson de la porte d’entrée. Le style de l’édifice retarde sensiblement sur l’époque où il fut élevé ; mais on peut étendre l’observation à la plupart des gentilhommières du Trégor et du Goëlo, la Renaissance n’ayant pénétré qu’assez tard en Bretagne et pour toucher presque uniquement aux constructions religieuses.

Bâtie en 1579 par Geoffroy Prigent de Kerhu-Lanascol, seigneur dudit lieu, cette gentilhommière n’était jamais sortie de sa descendance.

Les Kerhu-Lanascol étaient de vieille extraction : Marie, dame de Lanascol, héritière de la branche aînée, porta, vers 1400, par mariage, la terre de son nom dans la maison des Prigent