Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/39

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oreilles… Veille à toi et aux tiens, Loïz-ar-béo ! » Coupaïa, le sang tourné, se colla contre terre ; elle ne s’en alla que quand tout bruit eut cessé…

Sur la chaussée de Morvic, étendu de son long, le pain à côté de lui, la bouteille cassée, elle trouva Salaün et le ramassa. Elle pria toute la nuit, rayonnante de haine.




IV


Le hameau de Keraliès n’est qu’à une demi-lieue de Landrellec. Il compte à peine une douzaine de feux. Les maisons, petites, misérables, chiches de lumière, s’entassent l’une sur l’autre, le long de la montée. Des fumiers pourrissent devant les portes. Au loin s’étend la lande, âpre, noire, crevée par place de grands trous pour l’extraction des granits.

La seule habitation de quelque importance s’abrite au bas de la montée, en face d’un vieux calvaire, dans un recoin où la végétation est