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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/66

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Anne, je m’informai et je sus d’un aubergiste, chez qui ils avaient déjeuné, que l’un des trois messieurs était un entrepreneur de Rennes, et les deux autres ses employés. J’étais libre, de toute l’après-midi. J’avais invité l’aubergiste à trinquer avec moi, et, près du feu, sur le coffre, nous bavardions depuis une bonne demi-heure, quand les étrangers rentrèrent. Ne me connaissant pas, ils n’avaient aucune raison de se méfier ; ils s’assirent dans la même pièce que nous, et, sans façon, en vidant une bolée, ils continuèrent leur conversation. Ah ! Francésa, Francésa, la nouvelle que j’appris ! Figure-toi que la communauté des Sœurs de Saint-Joseph, qui a déjà bâti deux hôtels pour baigneurs au Portrieux et au Val-André, veut encore fonder une maison à Trégastel. Et quand je dis maison, il faut s’entendre. Je l’ai vue, moi, leur maison du Val-André. Un vrai palais avec des perrons, des galeries, des tours, des arches, des niches, des statues, et grand et large à pouvoir loger tout le bourg de Pleumeur, rien que sous les combles.

— Jésus ! dit Francésa en joignant les mains.

— Et ce n’est pas tout, reprit Thomassin.