Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/67

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À des palais comme ceux-là il faut du terrain à l’avenant, cours, parcs, jardins, vergers, est-ce que je sais ? Mais ce terrain, Francésa, où les Sœurs le prendront-elles ? De Pen-ar-Vir à l’île Renot, tout est adjugé. Reste l’autre versant de la baie qui m’appartient pour les deux tiers. Conséquemment, si les Sœurs veulent bâtir à Trégastel, c’est chez moi qu’elles bâtiront, et voilà pourquoi les entrepreneurs étaient chargés d’examiner d’abord mon terrain… Commences-tu à comprendre ?

— Oui, dit Francésa. Mais si tes champs et ta lande ne valent, l’un dans l’autre, que deux cents écus ?…

— Pour des croquants, pas pour des Parisiens. Le tout est de jouer serré. Jusqu’ici ces messieurs n’ont eu affaire qu’à des innocents. D’une lande de cinquante écus ils offraient le double, et, d’emblée, le paysan acceptait. Ils en sont venus à ne plus se préoccuper que de la bâtisse, le fonds se livrant de soi. Sois sûre que ceux-ci vont m’écrire ou m’expédier un de leurs agents, qui aura le traité tout prêt en poche, pour me proposer trois mille francs, quatre mille francs peut-être de mon terrain…

— Et tu n’accepteras pas ?