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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/69

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Louis l’avait reprise dans ses bras, et tous deux, serrés l’un contre l’autre, ils avaient peine à se détacher et ils étaient redevenus tristes déjà en pensant à l’absence.

— N’oublie pas mes recommandations, dit enfin Thomassin ; tâche d’obtenir de ton père un répit de quelques semaines… Cache-toi bien surtout, qu’on ne puisse savoir que j’ai besoin d’argent pour t’épouser…

Le Normand se retrouvait dans ces prescriptions méticuleuses et cette application à bien combiner toutes ses mesures. Francésa sourit :

— Môn te donnera ma réponse, dit-elle.

Ils se quittèrent. Sur la lande, au détour du sentier, ils se retournèrent une fois encore pour s’envoyer l’adieu d’amour.

— Je t’aime, Francésa.

— Prudence ! Prudence ! Je t’aime, Loïz-ar-béo…

Thomassin regagna Landrellec par la grève ; Francésa se hâtait vers Keraliès. À l’extrémité du plateau, et comme elle venait à peine de quitter la lande pour la grande route, une voix l’appela, d’un timbre étrange et qu’elle ne reconnut point : « Francésa ! Francésa !… »