Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/76

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nier.

Yves-Marie n’est pas propre à travailler seul ; il cède trop vite à la tentation. Tu vois, vous n’avez plus de pain, vous êtes mangés de dettes ; vous ne pouvez plus rester à Morvic. Il faut chercher autre chose, si vous voulez vivre…

— Autre chose ? dit Coupaïa inquiète.

— Voilà, dit Thomassin. Vous quitterez Morvic. Ici à la mer, tu ne peux pas avoir l’œil sur Yves-Marie. À Landrellec…

— Mais, à Landrellec, nous ne trouverons pas de maison.

— Vous logerez chez moi.

— Chez toi !

Toute sa répulsion parut dans le regard dont elle enveloppa le douanier.

— Chez toi ! répéta-t-elle les dents serrées. Va Doué !

— Eh bien ! dit le douanier, quoi donc ?

— Rien ! Rien ! s’empressa-t-elle de répondre, craignant d’avoir laissé échapper son secret. Tu m’as troublée, je ne m’attendais pas à ta proposition…

— C’est pourtant tout simple, dit le douanier. J’ai une pièce de trop… Je vous la cède ; elle n’est pas très spacieuse, mais, pour économiser