Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/83

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Brusquement, en levant la chandelle, il découvrit sur les murs les colliers de verroterie contre les migraines, les sachets de poussière bénite et autres amulettes crasseuses dont Coupaïa les avait festonnées.

— Ah ! tonnerre de Brest, même ici, s’écria-t-il dans un coup de voix qui la fit accourir, fichez-moi tout ça chez vous, tu m’entends, Coupaïa… Je veux que cette pièce-ci reste propre.

Et, sans plus attendre, il portait les mains pour les arracher, quand Coupaïa bondit.

— N’y touche pas ! N’y touche pas, sur ta vie, Loïz-ar-béo !

Il la regarda à son tour, le sang aux yeux. Mais ses colères ne tenaient jamais, et l’apostrophe de Coupaïa, sa face tragique, toute cette menace qui l’enveloppait et qui lui paraissait grotesque, comme d’un nabot qui s’attaquerait à lui, le firent éclater de rire presque immédiatement.

— Ne dirait-on pas que je les profanerais, tes gris-gris, rien que d’y toucher ! Allons ! Allons ! Décroche-les toi-même et file à la soupe…

Il se tourna toujours riant vers Salaün. Mais