Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/82

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fourrer là des médailles !… Eh ! mais, reprit-il, en regardant plus attentivement autour de lui, il y en a partout. Oh ! par exemple, vous auriez pu vous soulager de toutes ces vieilleries en quittant Morvic. Ça va me faire de jolis murs, vos saintetés !

Coupaïa étouffa l’insulte qui grondait sur ses lèvres.

— Laisse-nous comme nous voulons être, Louis, dit Salaün.

— Eh ! vous êtes libres, c’est entendu. Mais comment voulez-vous que la chambre soit propre avec tout ce bric-à-brac ?

C’était ce qui le choquait le plus, cette prise de possession de la malpropreté chez lui. Au reste, il ne réclama pas davantage et revint avec Salaün à la pièce commune.

— Surtout, presse la soupe, Coupaïa, dit-il en sortant. Je ne sais pas si tu es comme moi, Yves-Marie, mais la brume m’a donné une faim de loup.

— C’est soif que j’ai, dit naïvement Salaün.

— Seigneur, lança d’un ton bon enfant Thomassin, qu’elle est terrible, la pente que vous avez faite au gosier de certains Bretons !