Aller au contenu

Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Francésa hocha la tête :

— Je ne sais pas, dit-elle, donne-moi un peu de temps pour m’habituer…

À quelques jours de là, le bruit du mariage de Francésa avec Roland Le Coulz courut dans le pays. Le vieux Prigent croyait tenir sa fille et avait laissé entendre qu’elle se marierait bientôt avec le riche cultivateur. Rien n’était moins sûr ; mais les langues trottèrent si preste de Trégastel à Keraliès, de Keraliès à Landrellec, qu’il n’y eut bientôt plus personne en Pleumeur à ignorer ce beau projet.

Coupaïa en ressentit une joie profonde. Son avertissement avait donc porté et Francésa, en son cœur, l’avait entendu… Elle guetta Thomassin. Mais le douanier avait toujours sa jeune tête riante. À table, elle parla du mariage projeté, prête à dévorer sur la face de son beau-frère la déception et la honte qu’une telle nouvelle lui causerait infailliblement. Thomassin ne pâlit ni ne rougit.

— Bah ! dit-il seulement, des bruits. Qui vivra verra. Francésa Prigent n’est pas encore à Le Coulz.

Pourtant, lui-même commençait à craindre. Non qu’il doutât de son amie ; mais la réponse