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Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/87

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de l’entrepreneur se faisait attendre ; les Sœurs avaient peut-être changé d’avis ; peut-être s’étaient-elles décidées pour une autre grève. Son inquiétude augmentait chaque jour. Il allait partir aux informations quand il reçut enfin la lettre tant désirée. Le mandataire des Sœurs lui offrait dix mille francs de son terrain. « C’est notre dernier prix, ajoutait la lettre. Avisez-nous sans retard de votre réponse. »

Un moment il faillit accepter. Peut-être le vieux Prigent se contenterait-il de cette somme. Môn interrogea Francésa.

— Non, dit-elle, il faut aller jusqu’au bout. Le Coulz est encore plus avancé dans ses affaires que nous ne croyions. Il est venu au manoir, et l’assurance avec laquelle il m’a parlé devant mon père m’a effrayée… Dis à Louis qu’il n’accepte pas.

Ce ferme langage de la jeune fille remit Thomassin d’aplomb. Il répondit au mandataire des Sœurs que sa décision était irrévocable et qu’il ne céderait pas son terrain à moins de vingt sous le mètre carré. On lui dépêcha un homme d’affaires qui y perdit ses ruses et son temps ; le compère revint sans avoir obtenu un centime de rabais. Trois jours après, Thomassin