Page:Le Goffic - Le Crucifié de Keraliès.djvu/75

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larité mystérieuse pouvait se rapporter la présence d’une pièce d’orfèvrerie de cette valeur entre les mains de Coupaïa. Il s’excusa d’abord de la déranger dans ses oraisons et s’informa de sa santé et de celle de Salaün.

— Yves-Marie est allé faire une commission, répondit sèchement Coupaïa.

— Peu m’en chaut, dit Thomassin, c’est toi surtout que je venais voir.

Il lui exposa l’objet de sa visite, et, sans plus d’explications, lui dit qu’il était obligé de reprendre les champs de Trégastel. Au reste, le rapport qu’ils en tiraient, même en y ajoutant le produit de la soude, de mai à septembre, était bien trop médiocre pour leur permettre de vivre ; Salaün n’y travaillait que rarement et la terre y perdait.

— Tu es le maître, répondit Coupaïa. Les champs t’appartiennent.

Elle s’était contenue pour lui répondre sur ce ton posé ; mais depuis que Thomassin avait pris la parole elle bouillonnait de joie. Il les chassait donc ! Le pain qu’il leur donnait d’une main, de l’autre il l’arrachait. Il s’était démasqué enfin, l’hypocrite !

— Tu ne me comprends pas, reprit le douanier.