Page:Le Goffic - Les Romanciers d’aujourd’hui, 1890.djvu/133

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râles et les roulements d’yeux coupant la prose en bonne santé de nos pères ; par là-dessus, je ne sais quelle affectation de mystère et d’hiérophantisme, voilà, en fin de compte, à quoi se réduit « l’écriture symboliste ». Mais de philosophie ou d’idées, l’école n’en a pas ou n’en a que d’emprunt. Elle en est restée au nihilisme de Flaubert et de Zola. Tout le thème de l’école est, à bien prendre, dans le vers du pauvre Laforgue : Ah ! que la vie est quotidienne ! Et d’immenses lassitudes, du dédain et du dégoût, transcendantalement rendus dans le style qu’on sait[1]. Le seul, ou

  1. Rouvrons le manifeste de M. Moréas : « Ennemi de l’enseignement, la déclamation, la fausse sensibilité, la description objective », le symbolisme « cherche à vêtir l’Idée d’une forme sensible qui, néanmoins, ne serait pas son but à elle-même, mais qui, tout en servant à exprimer