Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/172

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Hélas ! J’ai trop dormi sous ces tristes étoiles !
J’ai trop aimé ce ciel traversé de longs glas !
Depuis que ton beau front m’est apparu sans voiles,
Toujours le même rêve habite mes yeux las.

Les pleurs ont tant meurtri mes paupières brûlantes !
J’ai tant levé vers toi mes bras appesantis !
Tant de nuits ont passé, solitaires et lentes,
Depuis l’aube lointaine où nous sommes partis !

Souviens-toi ! La campagne était pleine de brousses…
Ah ! si c’est toi vraiment dont les mains m’ont guidé,
Donne-moi de mourir en touchant tes mains douces,
Les douces mains par qui mon cœur est possédé.
 
Et si j’ai pris pour toi quelque forme éphémère,
Je ne sais quel vain songe élevé sous mes pas,
Donne-moi de mourir en gardant ma chimère
Et de t’aimer encor, quand tu ne serais pas !…