Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


La nuit était douce
Comme au temps d’avril :
Des flots de béryl
Chantaient sur la mousse.
 
Et je sommeillais,
Mollement couchée
Sur une jonchée
De lys et d’oeillets ;

Quand, durant mon rêve,
(Troublant souvenir !)
Je te vis venir,
Gwion, sur la grève.
 

GWION

Chère fée, ô mon Urgande,
Je mourrai, si je te perds.
C’est toi ! Ce sont tes yeux pers,
C’est ta bouche de légende.

Et c’est ton rire auroral.
Ce sont tes mains : je les touche.
Ce sont tes yeux ; c’est ta bouche ;
C’est toi, coupe d’amour, Urgande, pur graal !…