Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/192

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Temples de l’indulgent Amour, demeures saintes,
Parvis de cinname arrosés,
Stèles de candeur toutes ceintes,
Où sur la bouche d’or des molles hyacinthes
Palpitent nuit et jour d’invisibles baisers,
Salut, temples, forêts, soleil, mers lumineuses !
Salut, pourpris d’enchantement,
Fleurs que les lèvres de l’amant,
Dans la douceur du clos dormant,
Cueillaient aux lèvres des faneuses !…

URGANDE, doucement ironique.

Volage ami, cœur vagabond,

Je sais ! Je sais ! Mais à quoi bon
Changer le cadre du poème ?
Ce que nous avons ici même,
Pourquoi l’aller chercher ailleurs
Et se peut-il d’Édens meilleurs
Que le nid tout fait où l’on s’aime ?
Foin de ces amours de gala !
Il y faut trop de remuages ;
Quitte la lune : laisse-la
Garder son troupeau de nuages.
Nous n’avons cure de ses soins :
Gwion, pour s’aimer sans témoins,

Crois-tu qu’on s’en doive aimer moins ?