Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/193

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GWION

Urgande, par pitié, cesse ces railleries !
Il n’est que temps. Déjà les métairies
S’éveillent… Le coq chante… Écoute !… Cependant
La lune qui décroît va quitter l’Occident,
Et, si nous refusons de partir avec elle,
Tout chemin nous sera fermé !

URGANDE

Que nous importe, ô mon aimé ?

GWION

Mais c’est le clos d’antan, le pourpris embaumé,
Et le val et la source et les champs d’asphodèle,
C’est tout l’Éden que nous perdons, chère infidèle.
Si l’aube nous retrouve ici !…

URGANDE

Maigre souci !

GWION

Quoi ! Tu renoncerais à la blanche demeure,
À l’étang qui s’endort parmi les nénuphars ?
Tu leur préférerais ce ciel, ces flots blafards ?