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jour dans le grand reliquaire de bronze doré où elles sont maintenant. Ainsi toute confiance doit être accordée à leur authenticité, quoique les titres originaux aient été consumées pendant leur séjour dans la terre. Ce placement s’est fait en présence de MM. les vicaires de cette paroisse qui signent avec moi.

A Tréguier, le 25 novembre 1820.
Riou, vicaire général, curé de Tréguier.
J. M. Robin, prêtre, vicaire de Tréguier.
J. Lescop, prêtre, vicaire de Tréguier.

Vidimus die octava Maii, anno millesimo octingentesimo, vigesimo primo.

Matthias, ep. Briocensis. »

« Je soussigné, vicaire général de Mgr Mathias Le Groing de la Romagère, évêque de Saint-Brieuc, certifie et atteste que le chef renfermé dans le grand reliquaire de bronze doré, où devra aussi se trouver le présent certificat, est le chef de saint Yves, prêtre, mort le 19 mai 1303, lequel chef ayant été toujours conservé dans l’église de Tréguier, y fut caché en 1793 pour le soustraire à la profanation et exhumé et reconnu en ma présence, le 28 avril 1801 par l’autorité ecclésiastique compétente. C’est du reliquaire où il fut placé alors, que je le place dans le grand reliquaire de bronze doré destiné à conserver désormais cette précieuse relique. Ce placement se fait le 2 novembre 1820 en présence des vicaires de cette paroisse, qui signent avec moi et j’appose à cet écrit le sceau de Mgr Mathias Le Groing de la Romsgère, évêque de Saint-Brieuc. Ledit reliquaire sera également muni du sceau dudit Seigneur Évêque.

Riou, vicaire général, curé de Tréguier.
J. M. Robin, prêtre, vicaire de Tréguier.
J. Lescop, prêtre, vicaire de Tréguier.

Vidimus die 8 Maii, anno 1821.


Mathias»

Le 18 mai , Mgr Augustin David fit ouvrir le reliquaire pour placer sur la tête de saint Yves une couronne en vermeil enrichie de pierreries, don personnel du prélat.

Au mois d’août , M. le docteur Le Bec, chirurgien de l’hôpital Saint-Joseph à Paris, ayant remarqué dans les reliques que renfermait la châsse vitrée « certaine altération due à un champignon qui rendait les os friables et menaçait le chef de saint Yves de s’effriter, » fit part de ses observations au clergé paroissial ; M. l’Archiprêtre Le Goff constata que la menace n’était que trop inquiétante et résolut d’employer tous les moyens dont dispose aujourd’hui la science pour arrêter le mal dont il s’agit. Le 20 août , sous la présidence de M. l’abbé Jules Gadiou, secrétaire de l’évêché, délégué de Mgr Fallières ; à l’instance de M. le chanoine Le Goff, vicaire général honoraire, curé-archiprêtre de la cathédrale de Tréguier ; en présence de M. le chanoine Duchêne, supérieur du petit séminaire de Tréguier des membres du Conseil de fabrique, de plusieurs ecclésiastiques et d’un grand nombre de personnes de la ville, M. le docteur Guermonprez professeur à l’Université catholique de Lille, assisté d’un de ses élèves M. François Le Gueut et de M. le docteur Guézennec, médecin à Tréguier, procéda à l’examen et au lavage des reliques renfermées dans la châsse :

1o Le chef de saint Yves.

2o La moitié supérieure du tibia gauche du même saint.

3o Un fragment volumineux de la diaphyse de l’humérus du même saint.

4o L’humérus droit de saint Tugdual premier évêque de Tréguier.

5o Le radius gauche de saint Tugdual.

Les altérations survenues dans ces ossements vénérés tant la conséquence de l’humidité, tous les soins possibles furent employés pour empêcher qu’elles se renouvellent à l’avenir.

Les détails qui précèdent ont été empruntés à la brochure publiée pour rendre compte de ce