Page:Le Grand Albert - La Vie des Saints.djvu/592

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LA VIE DE 5, HERNIN. 553 il prit le baston dont il se servoit, allant par pays, & marcha enx’iron une denfie lieu, le trainant apres soy, & roYchant d’aehever son eerele au lieu oh il l’avoit commene, &, fi roesure qu’il tralnoR ce baston, la terre s’amoneeloit & se formolt en guise de loss6 ou terrasse, distinguant los torres du Saint de cellos de son Bien-faiteur (1). II yescut en ce lieu le reste de sa ,ie & y mourut saintement, le premier lundy de may, environ l’an einq eens trento & cinq, & fur son Corps enterr6 en sondit Hermitage & une grosse pierre mise sur son Tombeau. II. Mats ce lieu ayant est ruind par le nmlheur des guerres civiles entre le Boy de Bretagne DomnonCe & le Comte de Cornofiaille (2) Comofro, la memoire de ee saint Hornroe domours eomme ensevelie sous los ruines de son Hermitage, jusqu’fi ee qu’il p!fit fi Dieu manifester la gloire dont son Ame jofiissoit dans le Ciel, par un grand Miracle. Car un Comte de Pohcer, (l’Histoire le noraroe aussi Comofro) (3), ehassant, un jour, en la forest proehaine, dbusqua un eerf, lequel, poursuivy de pr(s par los ehiens, se refugia vets le lieu de l’Oratoire de saint Hernin & se eoueha sur sa tombe; les chiens le poursuivirent, mais, estans arrix’ez pr&s de luy, ils devinrent iramobiles, sans pouvoir avancer, ny reeuler: !e Comte y artira aussi avec sos piqueurs & venneurs, qui �oulurent pousser leurs chevaux outre, mais ils de�inrent aussi iramobiles; ce qui estonna fort le Comte, & metrant pied fi terre aee sa compagnie, il entra dans le lieu, laissa aller le eerf,&, ayant appris des �illageois des environs, que c’estoit le lieu de I’Herrnitage de saint Hernin, ille fit purger & y bastir une Eglise, laquelle est/ present Trove, ou Fillette de ladire paroisse de Daad! & s’appelle Loc-Karn, lieu fort devote- ment �isi[ des pelerins & ehery de la noblesse du pays, cornroe tmoignent los armes & sepultures qui s’y voyent des Seigneurs de Qelen, du Bezou, de Kerprigent, de Loquenel & de Loe-christ. IIL Los materiaux ayans est6 rendus sur los lieux pour bastir ladire Eglise, on estoit en petrie en quel lieu ourfir les fondemens de l’&difice; mais Dieu, par un signe vident, en designs lo lieu, par le tooyen de grand nombre d’oyseaux, qui construisirent, sur la Tombe du Saint, un petit d6me, fait de rameaux & feetillages d’arbres, ce qui fit connoistre que la volont de Dieu estoit qu’on bastit en ce lieu, & tient-on que le grand Autel de cette Eglise est sur la Tombe du Saint. Une femme du bourg de Loc-Kara, s’oublia rant que de vannor du bled, le jour de la Feste de S. Hernin, au grand scandale des volsins; mais elleen fur chastise sur Ie champ; car voulant quitter le van, il se trouva si fort attaeh /i sos mains, qu’elle ne s’en pfit dfaire; slots, reconnoissant sa faute, elle demanda pardon f Dieu & saint Hernin, entra dans l’Eglise, fit sa priere&,/k l’instant, le van luy tomba des mains, &elle iut guerie. 11 y avoit deux personnages en la Paroisse de Poallaougn, au mesme Diocese de CornofiaiIIe, qui s’entr’aimoient cordialement, Fun desquels, estant devenu paralytique, sans aucune esperance de guerison, suplia l’autre de vouloir aller en voyage pour luy en l’Eglise de S. Hernin & luy apporter de l’eau de sa fontaine; l’autre le luy promit, mais il n’y alla pus, mais prit de l’eau d’une autre fontsine & la porta au malade, l’asseurant qu’il l’avoit puise dans Ia fontaine du Saint. Le patient le crfit, &, ayant fait sa priere, but de cette eau, & Dieu, ayant 6gard fi sa foy, luy rendit la sant par los merites de son serviteur S. Hernin. Mats celuy qui l’avoit tromp tomba malade de la mesme maladie: ce qui luy fit reconnoistre sa faute & prier son amy de luy estre plus fidelie qu’il ne luy avoit est,, & de luy apporter de l’eau �oyez chose ssmblablo en la vie de St. Ooueznou, le 25. octobr�, p. 511, et en cells de St. Briae, le i7 d- cembre. A. Non pas de (1oraouaille, mais de Poher et aussl d’une parris du Lo’n cornme on !’a ddjk vu. -- A.-M. T. M. de la Berrietie observe que certs distinction entre deux Comerre ou Consmot n’a pas de raises d’tre; dans l’histoire de Bretagne il n’y a qu’un prince de ce nora. -- A.-M. T.