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LA VIE DE S. MAUDEZ.

Cette Vie a esté par nous recueillie des Breviaires de Vennes et du Proprium Sanctorum du Diocese de Rennes à ce jour ; les Legendaires manuscrits de Nantes ; Robert Coenalis, Evesque d’Avranches, de re Gallicâ, perioche 6 ; Benoist Gononus, in vitis PP. Occid. lib. 1, pag. 49, Du Pas, és Evesques de Vennes, suivi par Claude Robert et Jean Chenu, en leurs Catalogues des Evesques de Vennes.

ANNOTATION.

LE CULTE DE SAINT GOBRIEN (A.-M. T.).

E bienheureux évêque mourut le 3 novembre, comme l’indique le Propre de Vannes de 1589, et c’est en ce jour qu’il était jadis honoré à l’abbaye de Saint-Méen, comme dans le diocèse de Saint-Brieuc et de Dol, tandis qu’à Vannes la fête de saint Guénaël

se célébrant aussi le 3, avait fait remettre au 5, puis au 40 la fête de saint Gobrien. Quant à la date de sa mort, le Propre de 1660 la fixe, comme Albert Le Grand, à l’an 725. Dom Lobineau prétend que saint Gobrien n’a pu vivre avant le xne siècle, et cela sous prétexte que dans sa Vie il est fait mention du mal des ardents ; mais il est certain que ce mal a désolé la France à des époques bien antérieures.

On possède encore dans la chapelle de son ermitage le chef de saint Gobrien, et on y montre du côté de l’évangile son tombeau toujours vénéré, mais relativement moderne, et sans caractère (Histoire du diocèse de Vannes, par M. Le Mené).

LA VIE DE SAINT MAUDEZ,

Anachorete, Con fesseur, le 18. jour de Novembre.

aint MAUDEz estoit Irlandois, fils d’un Roy de la province qu’on nomme à présent Ultonie, lequel s’appelloit Ardseus (1), & sa mère Getuse, ou (selon le Breviaire de Poitiers) Vernosa, Princesse vertueuse & devote, aussi-bien que son mary ; Dieu leur donna dix enfans (2), dont le dernier fut nostre S. Maudez,

lequel ils consacrèrent à Dieu, comme la dixme de leurs enfans, l’élevant avec grande solicitude jusqu’à l’âge de sept ans, qu’ils le mirent en pension en un Monastere, où on plaçoit, de bonne heure, les enfans des Princes & grands Seigneurs du Royaume, pour estre instruits & élevez en la crainte de Dieu és estudes des bonnes lettres ; en quoy Maudez excelloit par dessus tous ses condisciples. Ayant passé six années en ce Monastere, & fait le cours de ses humanitez & philosophie, ses père & mère le firent vétir de long, le destinant au service de l’Église ; & luy, prenant la tonsure Clericale, se voua entièrement au service de Dieu & se retira totalement de la conversation des Princes & Seigneurs de la cour de son père, vacquant, nuit & jour, en prières & oraisons, avec six de ses serviteurs domestiques, en un quartier du palais royal que son père luy avoit laissé. II. Il passa quelques années en la maison paternelle en semblables exercices, se (1) Ou Ercleus, ou Arluc. A.-M. T.

(2) Parmi lesquels sainte Juvette. A.-M. T.