Page:Le Grand Albert - La Vie des Saints.djvu/99

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LA VIE DE S. GUENNOLI. l’embrassa cllaritablernent, & dist `4 son pere & aux assistans, que Dieu se serviroit de ee jeune Enhnt pour sa Gloire & le bien du Royaurae. Fragan, ayant remerci6 saint Gorentin, prit tong6 de luy, &, ayant donn6 sa benediction/t son ills, s’en retourna. En cette dcole, saint Guenno16 eust deux Condisciples de grande Saluter6 & Religion, savoir Tugdin & Jacut, qui depuis ont est6 Ganonisez (.4 la faon de ce temps-l/l) (1) & reverez, aprds lent mort, eomme Saints, en la compagnie desquels il profita en vertu & doctrine, de telle sorte qu’il estoit regard6 de ses Condisciples cornroe un parfait modelie de route vertu & saintetd. IV. Le Roy Grailon estant renu h la Couronne, par le deeds de Corian Meriadee, l’an 388, continua Fragan en son Gouvernement; &, ayant reeonnn, par nn grand miracle, la saintet de S. Gorentin (comme nous direns ensa vie, le 12 Decembre), le visitoit fort souvent & aussi S. Guennold, leur fatsant grandes auradues, & se reeommandant fi leurs salutes prieres. Un jour saint Guenno16 estant, par permission de S. Gorentin, all6 voir son pete, qui estoit pour lots en Leon, terrains Pirates Payens, que Fragan aveit chassds de Leon, du temps du feu Roy Corian, revinrent en plus grand hombre, resolus de prendre terre & s’y habituer ;] leur flotte ayant paru en Mer, 1’aliatree se donna /t la coste, & Fragan, ayant amass6 une petite Armde ’h la haste, encourag6 par S. Guennold, marche vers le rivage de la Mer pour empescher l’ennemy de descendre, &, estant en la paroisse de Giic-Sezni prds Lanvengat, ils appereurent la flotte ennemie en rude, si /poisse, que les mats des Nayires sembloient reprdsenter une forest, ce qu’estant yen par le conductcur de l’avangarde, s’deria Me & vel nail Gaern, c’est ,5 dire, je oys mille mats de Nayires. En memoire de quoy, aprds la bataille, fnt dressde en ce lien une Croix, qui encore fi present s’appelle Croas ar nail Gtiern. Les Pirates, se sentans deouverts, se rallierent dans les tranehdes de leur Camp, ne voulant donner combat; mats 1es Bretons les y assailtrent de telle furie, que, les y ayant forcez, ils taillerent la plus part en pieces, except6 quelques uns qui se sauverent fi la nage vets 1curs Vaisseaux, desquels plusieurs furcut brfilez. Pendant le conflit, saint Guennold, comme un autre Moise, prioit avec grande fervetw. Apr6s la victoire, il exhorta son Pere & les Chefs de l’Arm6c d’cmploycr lc butin pris sur los enncmis pour bastir un Monastore en l’honneur de la sainte Croix, au roesroe lieu oh fur donne Ia bataille, qui s’appelloit an Isekvez en la Paroisse de Ploa-nevez; ce qui fut fait, & fur nomme Loc-Clwfsf riche Prieur, present presque desert & secularism. V. Estant un jour en la ville d’Is (off le un Tourney auquel se trouva son ]?ere Boy Grallon aoit transfer sa Cour), il s’y fit & grand hombre de Seigneurs, rant du pais qu’6trangers. Un jeune Seigneur, fort bien n6 & aym du Roy, entra en Lice pour rompre sa lance, &, dormant carriere h son Choral, rut si rudement seco qu’il perdR 1es arons & fur jett de reidcur centre terre, dent il mourut sur le champ. La compagnie fur fort attriste de cot accident; mats Dieu les consola; car saint Guennol, allant au Palais saltier le Roy, passa par la place, & ayant entendu ce que c’estoit, plein de roy, s’approche du corps, met los genoux en terre, fait sa pricre, &, prenant le mort par la main, luy dit: Men Frere, ai nora de cehy qui t’a cred, je te comnaande de te lever sr pieds. A cette parole, le trespass6 se 1eva tout plein de vie, ses membres aussi sains & entiers que s’il n’y cut rien eu de violent, remercia le Saint qui s’en retourna xers saint Corentin. Ces Miracles, divulguez par le pais, firent que le monde le venoit voir en son (1) On parle souvent avec grande Igcret, de eanonisations qui n’ont pas t faites d’apr6s Its formes aetuel lement en usage. En admettant tr6s blen la sagesse que l’Eglise a manifestde en rdservant au Siege apostoliquel’acte qui met un serviteur de Dieu au rang des Saints, on devrait se rappeler toujours que la canonisation par les Evques et par la dnration populaire n’dehappait pus au contr51e des Sonretains Pontffes. Les Saints des vieux ages ne sent done pas moths vdndrables que les Saints modernes. Pour 5tre logiques ceux qui critiquent Ies aneiennes canoni- satlens ne devralent pus accepter sans dfiance le culte du Prcurseuv et des ApStres. -- A.-}5. T.