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  CHAPITRE XVIII. 239
  1. Nous affermîmes sa puissance sur la terre, et nous lui donnâmes les moyens d’accomplir tout ce qu’il désirait, et il suivit une route.
  2. Il marcha jusqu’à ce qu’il fût arrivé au couchant du soleil ; il vit le soleil se coucher dans une fontaine boueuse ; auprès d’elle il trouva établis une peuplade.
  3. Nous lui dîmes : O Dhoul’Karneïn ! tu peux châtier ce peuple, ou le traiter avec générosité.
  4. — Nous châtierons répondit-il, tout homme impie ; ensuite nous le livrerons à Dieu, qui lui fera subir un supplice affreux.
  5. Mais quiconque aura cru et pratiqué le bien obtiendra une belle récompense, et nous ne lui donnerons que des ordres faciles à exécuter.
  6. Dhoul’Karneïn de nouveau suivit une route,
  7. Jusqu’à ce qu’il arrivât à l’endroit où le soleil se lève ; il se levait sur un peuple auquel nous n’avons rien donné pour se mettre à l’abri de son ardeur.
  8. Oui, il en était ainsi, et nous connaissons tous ceux qui étaient avec lui (Dhoul’Karneïn).
  9. Il suivit de nouveau une route,
  10. Jusqu’à ce qu’il arrivât entre les deux digues au pied desquelles habitait un peuple qui entendait à peine quelque langue.
  11. Ce peuple lui dit : O Dhoul’Karneïn ! voici que Iadjoudj et Madjouj[1] commettent des désordres sur la terre. Pouvons-nous te demander, moyennant une récompense, d’élever une barrière entre eux et nous ?
  12. — La puissance que m’accorde mon Seigneur, répondit-il, est pour moi une récompense plus considérable. Aidez-moi seulement avec zèle, et j’élèverai une barrière entre eux et vous.
  13. Apportez-moi de grandes pièces de fer, autant qu’il en faudra pour combler l’intervalle entre les deux montagnes. Il dit aux travailleurs : Soufflez le feu jusqu’à ce que le fer devienne rouge

  1. Iadjoudj et Madjoudj, Gog et Magog de la Bible, est une dénomination vague des peuples barbares le l’Asie orientale, dont Alexandre le Grand a dû contenir les incursions, selon les croyances mahométanes, en élevant des barrières dont il est question dans le verset 95.