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| CHAPITRE XX. | 249 |
- Et qu’est-ce donc que tu as dans ta main droite, ô Moïse ?
- — C’est mon bâton, dit-il, sur lequel je m’appuie et avec lequel j’approche les feuilles d’arbres pour mon troupeau, et il me sert encore à d’autres usages.
- Dieu dit : Jette-le, ô Moïse !
- Et Moïse le jette, et voici qu’il devient un serpent qui se met à courir.
- Dieu dit : Prends-le et ne crains rien ; nous le rendrons à son ancien état.
- Porte ta main dans ton sein, elle en sortira blanche, sans aucun mal. Cela te servira d’un second signe.
- Pour te faire voir ensuite de plus grands miracles,
- Va trouver Pharaon, il est impie.
- — Seigneur, dit Moïse, dilate ma poitrine[1],
- Et rends-moi facile ma tâche,
- Et dénoue le nœud de ma langue[2],
- Afin qu’il comprenne ma parole.
- Donne-moi un conseiller choisi dans ma famille ;
- Que ce soit mon frère Aaron.
- Fortifie-moi par lui[3],
- Et associe-le à moi dans mon œuvre,
- Afin que nous célébrions sans cesse tes louanges, et que nous pensions à toi sans cesse ;
- Car tu nous vois.
- Dieu répondit : O Moïse ! je raccorde ta demande.
- Déjà, l’autre fois, nous avons été bienveillants envers toi,
- Lorsque nous fîmes entendre ces paroles à ta mère :
- Mets ton fils dans une caisse, et lance-le sur la mer ; la mer le ramènera au rivage. Mon ennemi et le sien l’accueillera, car j’ai jeté dans les cœurs de l’amour pour toi[4], ô Moïse !
- Et j’ai voulu que tu fusses élevé sous mes yeux.
- Un jour, ta sœur se promenait disant : Voulez-vous que je vous enseigne quelqu’un qui ait soin de lui ? Nous te rendîmes alors à ta mère, pour qu’elle se consolât[5] et qu’elle cessât de s’affliger. Puis tu as tué un homme ; nous le sauvâmes du malheur, et nous t’éprouvâmes par de nombreuses épreuves.
- ↑ Pour dire : fais cesser l’angoisse qui m’oppresse.
- ↑ On sait par le Pentateuque que Moïse avait l’élocution difficile.
- ↑ Mot à mot : ceins mes reins avec lui.
- ↑ Mot à mot : or j’ai jeté sur toi l’amour de ma part, c’est-à-dire je t’ai donné quelque charme qui te fera bien venir chez Pharaon lui-même.
- ↑ Mot à mot : que son œil fût rafraîchi.
