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348 LE KORAN.  
  1. Mais ils se détournèrent de la vérité. Nous envoyâmes contre eux l’inondation des digues[1], et nous échangeâmes leurs deux jardins contre deux autres produisant des fruits amers, des tamarins et quelques fruits du petit lotus.
  2. C’est ainsi que nous les rétribuâmes de leur incrédulité. Récompenserons-nous ainsi d’autres que les ingrats ?
  3. Nous établîmes entre eux et les villes que nous avons bénies des cités florissantes ; nous établîmes à travers ce pays une route, et nous dîmes : Voyagez-y en sûreté le jour et la nuit.
  4. Mais ils dirent : Seigneur, mets une plus grande distance entre nos chemins[2]. Ils ont agi avec iniquité envers eux-mêmes. Nous les rendîmes la fable des nations, et nous les dispersâmes de tous côtés. Il y a dans ceci un avertissement pour tout homme qui sait souffrir et qui est reconnaissant.
  5. Éblis reconnut qu’il les avait bien jugé. Tous l’ont suivi, sauf quelques croyants.
  6. Il n’avait cependant aucun pouvoir sur eux ; seulement, nous voulions savoir qui d’entre eux croira à la vie future et qui en doutera. Ton Seigneur veille sur toute chose.
  7. Dis-leur : Appelez ceux que vous croyez exister outre Dieu. Ils n’ont pas de pouvoir au ciel ni sur la terre, pas même pour le poids d’un atome. Ils n’ont eu aucune part dans leur création, et Dieu ne les a point pris pour ses aides.
  8. L’intercession de qui que ce soit ne servira de rien, sauf à celui à qui Dieu le permettra. Ils attendront jusqu’au moment où la crainte sera bannie de leurs cœurs[3]. Ils diront alors : Qu’est-ce que Dieu a dit ? On leur répondra : La vérité. Il est le Sublime, le Grand.
  9. Dis-leur : Qui est-ce qui vous envoie la nourriture des cieux et de la terre ? Dis : C’est Dieu. Moi ou vous, sommes-nous sur le droit chemin ou dans l’égarement évident ?

  1. L’inondation des digues est une des principales époques de l’histoire de l’Arabie ; cette catastrophe occasionna une émigration des tribus, qui depuis cette époque se fixèrent tant dans les autres parties de l’Arabie qu’en Syrie. Quoiqu’il soit difficile de préciser l’époque de cet événement, les recherches de M. de Sacy permettent de la rapporter au deuxième siècle après Jésus-Christ. Voyez aussi l’histoire des Arabes, par M. Caussin de Perceval, 3 vol., 1849.
  2. Ils étaient ennuyés, disent les commentateurs, de tant de bénédictions, ils voulaient avoir l’occasion de pressurer les pauvres gens par des voyages à travers les déserts. Aussi Dieu rendit ce pays désert.
  3. Car ceux qui voudraient intercéder n’oseront pas prononcer un seul mot avant que Dieu leur en donne la permission.