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398 LE KORAN.  
  1. Tu les verras amenés devant le lieu du supplice, les yeux baissés et couverts d’opprobre ; ils jetteront des regards furtifs. Les croyants diront : Voilà ces malheureux qui ont perdu eux-mêmes et leurs familles. Au jour de la résurrection, les méchante ne seront ils pas livrés au supplice éternel ?
  2. Pourquoi ont-ils cherché d’autres protecteurs que Dieu ? Celui que Dieu égare, comment retrouvera-t-il le chemin ?
  3. Obéissez donc à Dieu avant que le jour arrive que nul ne saurait faire reculer, lorsque Dieu le fera venir. Ce jour-là vous n’aurez point d’asile. Vous ne pourriez nier vos œuvres.
  4. S’ils se détournent avec dédain, tu n’es point leur gardien, ô Mohammed ! Tu n’es chargé que de porter le message[1]. Si nous accordons quelque faveur a l’homme, il set réjouit ; mais qu’un malheur, rétribution de ses propres œuvres, l’atteigne, il blasphème.
  5. Le royaume des cieux et de la terre appartient à Dieu. Il crée ce qu’il veut ; il accorde aux uns des filles, il donne aux autres des enfants mâles ;
  6. A d’autres il accorde des enfants des deux sexes, des fils et des filles ; il rend aussi stérile celui qu’il veut. Il est savant et puissant.
  7. Il n’est point donné à l’homme que Dieu lui adresse la parole ; s’il le fait, c’est par la révélation, ou à travers un voile[2].
  8. Ou bien il envoie un apôtre, afin que celui-ci par sa permission lui révèle ce que Dieu veut.

  1. C’est-à-dire, il ne t’appartient que de porter la révélation reçue à la connaissance des hommes.
  2. Dieu n’a jamais adressé la parole à aucun homme. Mahomet dit pourtant à plusieurs endroits du Koran, que Dieu a réellement adressé la parole à Moïse. Moïse n’a cependant pu obtenir de voir Dieu, et c’était une croyance généralement reçue parmi les Hébreux et probablement parmi tous les peuples sémitiques, que Dieu ne se faisait pas voir à un homme sans que celui-ci mourût sur-le-champ. Les mystiques, secte philosophique éclose au sein de l’islam, prétendent que la pratique constance de la fie spirituelle peut élever l’homme à un degré de perfection tel, que, dans les extases, il parle à Dieu et le voit. Tous leurs efforts tendent par conséquent à lever, par la force de l’amour divin et l’anéantissement de l’individualité, le voile qui les sépare de l’essence de Dieu. De là le mot : lever le voile, a acquis dans le langage des Orientaux la valeur du plus haut degré d’intimité. Nous avons parlé au chap. XVII du désaccord des mahométans (du moins dans tas premiers temps de l’islam) sur le voyage nocturne et l’ascension de Mahomet ; ceux qui l’admettent comme un fait réel sont encore partagés d’avis sur la manière dont Mahomet a contemplé Dieu : les uns soutiennent qu’il l’a vu des yeux de sa tête, c’est-à-dire matériellement ; d’autres, que c’était des yeux de son cœur, c’est-à-dire par une vue intérieur de l’esprit.