sur mahomet. | xxi |
après avoir quitté la Mecque vinrent dans son camp embrasser l’islam, et il ne les rendit pas à leurs maris qui venaient les réclamer. Cette même année (sixième de l’hégire), Mahomet envoya un ambassadeur au roi de Perse pour l’engager à embrasser son culte. La lettre qu’il envoya à Cosroës commençait par ces mots : Mohammed, fils d’Abdallah, envoyé de Dieu à Kesra (Cosroës), roi de Perse. On conçoit avec quel mépris elle dut être reçue par les Perses, qui regardaient tous les Arabes comme un peuple grossier et barbare, et en partie soumis à la domination de la Perse. Le roi des rois déchira la lettre de Mahomet ; celui-ci l’ayant appris s’écria : « Que Dieu mette en pièces son empire ! » Et cette malédiction fut interprétée comme un présage certain de la chute prochaine de la monarchie persane. Elle ne se réalisa cependant que dans la dix-huitième année de l’hégire, sous le khalifat d’Omar.
D’après les historiens musulmans, les ambassades envoyées par Mahomet au roi d’Abyssinie et au gouverneur de l’Égypte, furent accueillies avec respect. L’année vii de l’hégire fut marquée par une victoire importante, celle sur les juifs de Khaïbar, ville protégée par plusieurs forts et située à trois ou quatre journées de marche de Médine, au milieu d’un pays très-fertile. Mahomet se mit en marche vers Khaïbar, à la tête de quatorze cents hommes dont deux cents cavaliers ; le siège dura environ douze jours ; les musulmans y éprouvèrent une résistance vigoureuse ; mais après plusieurs combats acharnés, dans lesquels se distingua Ali, gendre de Mahomet, tous les forts furent enlevés l’un après l’autre, et la puissance des juifs de Khaïbar fut anéantie. Mais comme ils tenaient à leur pays, ils en conservèrent la possession, non plus comme propriétaires, mais comme fermiers des musulmans, en vertu d’une convention conclue avec Mahomet. Cette défaite des juifs inspira à une juive, femme de Mahomet, le désir de venger ses compatriotes ; elle lui fit avaler un morceau de brebis qui était empoisonné, et ce ne fut qu’avec peine qu’il échappa à la mort. La conquête de Khaïbar fut suivie de celle de Fadak, bourg dépendant de Khaïbar ; Fadak devint la propriété particulière de Mahomet, et passa à sa fille Fatima, mariée à Ali. Les juifs de Wadi-l-kora subirent le même sort, et ceux de Taïma, sur les confins de la Syrie, jugèrent prudent de prévenir une destruction inévitable, et envoyèrent faire leur soumission à Mahomet. C’est dans cette même année que le nouveau prophète envoya un ambassadeur auprès de l’empereur Héraclius, qui se trouvait alors en Syrie, au retour de sa campagne de Perse. Héraclius accueillit, dit-on, avec distinction l’envoyé musulman ; mais les ambassades que Mahomet envoya auprès de deux princes arabes ghassanides, feudataires de l’empereur romain, furent reçues avec indignation et mépris ; dans ses lettres, Mahomet les conviait à embrasser l’islam.