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8 LE KORAN.  
  1. Ô enfants d’Israël, souvenez-vous des bienfaits dont je vous ai comblés, souvenez-vous que je vous ai élevés au-dessus de tous les humains.
  2. Redoutez le jour où une âme ne satisfera point en quoique ce soit pour une autre âme, où aucune intercession ne sera acceptée de sa part, où aucune compensation ne sera reçue d’elle, où les méchants ne seront point secourus.
  3. Souvenez-vous que nous vous avons délivrés de la famille de Pharaon qui vous infligeait de cruels supplices ; on immolait vos fils et l’on n’épargnait que vos filles[1]. C’était une rude épreuve de la part de votre Seigneur.
  4. Souvenez-vous du jour où nous avons fendu la mer pour vous, où nous vous avons sauvés, et noyé Pharaon sous vos yeux.
  5. Du jour où nous formions notre alliance avec Moïse pendant quarante nuits ; vous avez pris, pendant son absence, un veau pour objet de votre adoration et vous avez agi iniquement.
  6. Nous vous pardonnâmes ensuite, afin que vous nous soyez reconnaissants.
  7. Nous donnâmes à Moïse le livre et la distinction[2], afin que vous soyez dirigés dans la droite voie.
  8. Moïse dit à son peuple : Vous avez agi iniquement envers vous-mêmes en adorant le veau. Revenez à votre créateur, ou bien donnez-vous la mort ; ceci vous servira mieux auprès de lui. Il reviendra à vous (il vous pardonnera), car il aime à revenir vers celui qui se repent ; il est miséricordieux.
  9. Souvenez-vous du jour où vous dites alors à Moïse : Ô Moïse, nous ne t’accorderons aucune créance avant que nous ayons vu Dieu clairement. Le feu du ciel vous frappa pendant que vous y portiez vos regards.

  1. Cette phrase se retrouve textuellement toutes les fois qu’il s’agit des persécutions que les Israélites éprouvaient en Égypte ; on dirait que Mahomet chercha à la mettre en relief. Si l’on se rappelle que les Arabes idolâtres regardaient comme une calamité la naissance d’une fille, il faudra convenir qu’on ne pouvait jeter plus de défaveur sur un prince idolâtre et impie (dont Pharaon est le type), qu’en insistant sur cette espèce de préférence donnée aux filles sur les garçons.
  2. La distinction : el-forkan, s’applique ici au Pentateuque comme, dans d’autres passages, au Koran. Ce mot désigne tout livre de révélation divine en tant qu’il distingue le licite de l’illicite. On peut dire que, dans chaque livre divin, la partie qui traite des usages, des aliments, etc., s’appelle el-forkan (distinction), de même que la partie dogmatique el-houda (direction).