Page:Le Magasin des enfans - Tome 1.djvu/147

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donc Fatal dans la rue, et comme on avait peur de déplaire au prince, personne ne voulut le recevoir. Il passa la nuit sous un arbre, mourant de froid, car c'était en hiver, et n'ayant pour son souper qu'un morceau de pain, qu'on lui avait donné par charité. Le lendemain matin, il dit en lui-même, je ne veux pas rester à rien faire, je travaillerai pour gagner ma vie jusqu'à ce que je sois assez grand pour aller à la guerre. Je me souviens d'avoir lu dans les histoires, que de simples soldats sont devenus de grands capitaines ; peut-être aurai-je le même bonheur, si je suis honnête homme. Je n'ai ni père, ni mère ; mais Dieu est le père des orphelins ; il m'a donné une lionne pour nourrice, il ne m'abandonnera pas. Après avoir dit cela, Fatal se leva, fit sa prière, car il ne manquait jamais à prier Dieu soir et matin ; et quand il priait, il avait les yeux baissés, les mains jointes, et il ne tournait pas la tête de côté et d'autre. Un paysan, qui passa, et qui vit