Page:Le Magasin des enfans - Tome 1.djvu/148

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Fatal, qui priait Dieu de tout son cœur, dit en lui-même, je suis sûr que cet enfant sera un honnête garçon ; j'ai envie de le prendre pour garder mes moutons. Dieu me bénira à cause de lui. Le paysan attendit que Fatal eût fini sa prière, et lui dit :

« Mon petit ami, voulez-vous venir garder mes moutons ? Je vous nourrirai, et j'aurai soin de vous.

- Je le veux bien, répondit Fatal, et je ferai tout mon possible pour vous bien servir. »

Ce paysan était un gros fermier, qui avait beaucoup de valets, qui le volaient fort souvent ; sa femme et ses enfants le volaient aussi. Quand ils virent Fatal, ils furent bien contents :

" C'est un enfant, disaient-ils, il fera tout ce que nous voudrons. "

Un jour la femme lui dit :

« Mon ami, mon mari est un avare qui ne me donne jamais d'argent ; laisse-moi prendre un mouton, et tu diras que le loup l'a emporté.

- Madame, lui répondit Fatal, je voudrais de tout mon cœur vous rendre service, mais j'aimerais mieux mourir que de dire un