marteau des ouvriers ; elle a frappé Sisera ; elle lui a fendu la tête ; elle a transpercé et traversé ses tempes. Il s’est courbé entre les pieds de Jahel ; il est tombé, il a été étendu entre les pieds de Jahel ; il s’est courbé, il est tombé, et au lieu où il s’est courbé, il est tombé là tout défiguré » (Jug. IV et V).
Il n’y en eut qu’un petit nombre en Israël qui voulurent « exposer leur âme à la mort sur les hauteurs de la campagne, » Quelques-uns, comme Méroz, refusèrent « de venir au secours de l’Éternel avec les forts » ; et d’autres, plus éloignés du lieu du combat, trouvèrent des excuses pour leur incrédulité et leur négligence. Et même Barak, avec ses dix mille hommes, n’égala pas cette femme dans son zèle pour la gloire d’Israël et n’obtint pas non plus la distinction que le Dieu d’Israël avait en réserve pour elle, « car Dieu vendit Sisera dans les mains d’une femme. » Sisera ne lui avait pas fait tort ; il ne l’avait pas opprimée ; ce pendant il est évident qu’elle éprouvait de la satisfaction d’attirer ce terrible ennemi d’Israël dans sa tente, et de l’y mettre à mort. Pourquoi ne pas le laisser dormir jusqu’à l’arrivée de Barak ? Ah ! c’est qu’il eût pu s’éveiller, rafraîchi, puis s’échapper pour être l’oppresseur encore, et il ne faut pas qu’il en soit ainsi. Mais quelle hardiesse dans une femme ! le moindre bruit pouvait l’éveiller ; et s’il l’eût vue, le marteau et le clou à la main, c’en était fait d’elle, car qui pouvait la délivrer ? eux deux étaient seuls dans la tente. Le cœur lui eût-il manqué, sa main eût-elle tremblé de manière à ne porter qu’un coup de femme, elle n’eût fait que réveiller le tigre blessé, et cela à sa prompte destruction. Mais non, là était le capitaine des neuf cents