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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 2, 1861.pdf/368

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Le Messager Évangélique.

tions avec autrui. Il n’y a ni efforts, ni contrainte — rien dont il faille se garder ou qu’il faille retenir. La marche est naturelle, sans contrainte comme sans soupçons.

Il n’y a pas la crainte du mal, parce qu’il n’y a pas la conscience du mal. Ce n’est pas que l’âme soit sans sagesse ; cela ne saurait être dans un tel monde ; mais elle est sage quant au bien, et simple quant au mal. Elle ne craint pas beaucoup que le mal l’atteigne, parce qu’elle a pour portion une paix que le mal extérieur ne saurait toucher, et elle ne compte pas sur le bien extérieur comme sur une ressource pour elle. Dans cette paix, le cœur dépend de Dieu et compte sur lui ; et comme étant, dans ce sens, au-dessus du mal, il apporte avec lui la paix dans la scène par laquelle il passe.

L’expression « ayant les pieds chaussés de la préparation de l’évangile de paix, » est bien belle, en ce qu’elle montre le caractère habituel de la marche. Tel fut, spécialement, le caractère de Christ. Il apporta la paix ; il fut rejeté, il est vrai, mais il n’en fut pas moins, par excellence, celui qui procure la paix. Il déclara que ceux qui étaient tels seraient appelés fils de Dieu. Ces trois premières parties de l’armure sont, quant à la pratique, pour ce qui concerne du moins les relations des saints, exprimées dans ces paroles : « Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix entre vous. »

Ainsi gouvernée intérieurement, et marchant dans la paix extérieurement, l’âme est libre pour se confier en Dieu. Toutes ces parties de l’armure doivent, il est vrai, être portées ensemble, mais il existe entre elles une dépendance morale, un ordre moral. La condition intérieure précède l’activité extérieure ; l’ordre dans les