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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 2, 1861.pdf/394

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Le Messager Évangélique.

peut pas pécher, et le Méchant ne la touche pas, parce qu’elle est de Dieu, mais le monde entier gît dans le Méchant.

Mais Dieu n’a pas voulu nous montrer la vie en dehors de nous seulement, dans la personne de Christ, ou nous faire connaître ses traits essentiels en nous, en contraste avec notre vieille nature, d’une manière abstraite et absolue ; il a voulu aussi dans sa bonté nous faire lire dans le cœur d’un de ses serviteurs et nous apprendre ainsi quels sentiments, quels ressorts d’activité, quelles expériences, quelle vie, en un mot, s’y développe sous l’influence de la grâce par la puissance du Saint-Esprit. La faiblesse du serviteur, toutes les circonstances douloureuses au milieu desquelles il se trouve placé, n’ont d’autre effet que de faire ressortir davantage la puissance et la beauté de la vie qui le remplit et qui l’entraîne vers la gloire. Celui que nous avons devant nous, c’est un homme « ayant les mêmes passions que nous, » mais sa vie est ornée de tous les fruits de l’Esprit, parce que ce n’est plus lui qui vit, mais Christ vit en lui : ce qu’il vit dans la chair, il le vit dans la foi au Fils de Dieu qui l’a aimé et qui s’est livré lui-même pour lui.

« Pour moi, dit Paul, vivre c’est Christ, » et dans cette parole l’apôtre nous révèle le secret de son bonheur et de ce service d’amour et de dévouement dans lequel nous le voyons engagé. Oui, Paul avait discerné la beauté de Christ, et de l’abondance du cœur il parle de « l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ son Seigneur » : ce cœur est à Christ sans partage, c’est Christ qu’il veut, c’est vers Christ qu’il tend. Selon la chair, Paul eût pu se glorifier de plusieurs avantages,