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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 2, 1861.pdf/96

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Le Messager Évangélique.

beurre et du lait et les place avec le veau devant ses hôtes. Sara, sa femme, pétrit le gâteau pour les voyageurs. Élihézer trouve Rebecca à la fontaine, sa cruche sur son épaule ; elle l’abaisse sur sa main, et donne à boire au serviteur d’Abraham, puis elle abreuve tous ses chameaux. Rachel, la fille d’un autre homme riche, apparaît devant des étrangers, menant boire les troupeaux de la famille. — Avec simplicité règne la courtoisie la plus réelle : on comprenait l’honneur dû à tous les hommes, aussi bien que les affections de famille. Ce n’était pas la vie barbare, quoique ce fût la vie simple et sans art : la simplicité n’était pas grossière ; elle provenait d’une influence qui pouvait former la vie et l’orner : et cette influence, c’était la connaissance de Dieu. Les temps auxquels nous reporte le livre de la Genèse ne doivent rien, nous le savons, aux progrès de la civilisation, ni aux règles de la vie cultivée, et cependant ce n’était pas un état de choses barbare, précisément parce que la connaissance de Dieu existait. La main et l’intervention de Dieu étaient senties, parce que alors les vaines prétentions de la vie polie n’avaient pas encore le temps ou la liberté de remplir ou de souiller la scène. Sous cette influence bénie se formaient les mœurs de ces temps primitifs : elles sont particulières et provoqueront peut-être le sourire de beaucoup de ceux qui appartiennent à des temps tels que les nôtres, mais elles se recommandent d’elles-mêmes fortement à tout esprit droit. L’intimité entre un maître et son serviteur paraîtrait peut-être étrange de nos jours : telle était cependant l’amitié qui subsistait entre Abraham et Élihézer, bien qu’en même temps les devoirs et les droits de chacun d’eux fussent religieusement re-