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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 3, 1862.pdf/247

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Extrait d’une lettre.

fait que c’est un Christ mort qui nous est présenté, est la preuve qu’il ne peut y avoir un Christ vivant présent dans les éléments ; ce serait nier l’état de mort et détruire le but et l’intention de l’institution. Cette insti­tution nous présente la mort de Christ — un Christ mort — son corps rompu et son sang versé, — mais il n’existe aucun Christ mort. Il ne peut y être dans cette condition ; s’il y est dans une autre, la vraie intention de l’institution est perdue.

Il veut que nous nous souvenions de lui : Faites ceci en mémoire de moi ; mais je ne parle pas de la mémoire de Christ vivant dans le ciel. Je vis de lui, il est ma vie, je jouis de sa communion, je demeure en lui, il demeure en moi, il n’y a pas de séparation. Si, par ma folie, la communion est interrompue, il ne s’agit pas de se sou­venir de lui, mais d’être avec lui de nouveau, avec un Sauveur qui se manifeste à nous comme il ne le fait pas au monde. Et voyez où ces pauvres catholiques romains (et je les aime beaucoup) ont été amenés par leur explication matérielle de cette précieuse institu­tion : ils veulent qu’on la prenne à la lettre (lettre qui tue) ; or ils retranchent, dans le sens littéral, le sang : on ne boit pas de la coupe, et ceci est très-important, parce que ce fait, que le sang est hors du corps, est le signe de la mort, de l’œuvre efficace de Christ : nous sommes réconciliés, justifiés par son sang. Pour com­penser cette perte, ils enseignent que le corps, âme, sang et divinité de Jésus-Christ, est dans les deux es­pèces. Or si le sang est dans le corps, il n’y a pas de rédemption ; sans qu’ils le sachent, leur sacrement est un sacrement de non-accomplissement de la rédemption. Voilà l’effet de cette matérialisation de cette institution.