le cœur, au lieu de ce que l’on appelle un opus operatum, ce qui est purement matériel. Nous sommes unis à un Christ glorifié, c’est le point de départ — un Christ mort n’existe plus. — La mort n’a plus de domination sur lui. Je jouis de la communion avec un Christ glorifié, je suis un avec lui. Je lui serai semblable. Je me réjouis, mon cœur est plein d’amour à la pensée de le voir, dans l’espérance de la gloire de me réveiller à sa ressemblance. — Dois-je pour cela oublier sa mort et sa souffrance ? Dieu nous en garde, c’est précisément ce qui nous lie à Christ par les plus tendres affections. Là où il fallait souffrir et tout faire, il était seul, mon cœur, au moins, sera avec lui. Il ne m’appelle pas à être un avec lui là. Je ne l’aurais pas pu. Là, il a voulu être tout seul, — son nom en soit béni, — et il a tout accompli. Mais le cœur qui a voulu se donner pour moi là, est le même qui pense à moi maintenant et qui m’aime. En me rappelant sa mort, son amour, ses souffrances, que dirais-je ? divines quoique humaines, je suis uni de cœur avec lui, là où il est, en haut : ce n’est pas une autre personne, un autre amour. Soit dans la Cène, où on se le rappelle d’une manière toute particulière et touchante, soit à d’autres moments, quand je pense à sa mort, quand je le mange comme mourant pour moi, je suis en communion avec lui vivant, et je réalise l’amour de Celui qui vit, — ce même amour, ce même cœur de Sauveur ; je demeure en lui, et lui en moi. Il n’est pas dit exactement : « Faites ceci en souvenir de ma mort, mais de moi. » Mais on se souvient de lui sur la terre, dans son incarnation, et dans sa vie d’humiliation, et finalement et particulièrement en tant que mort sur la croix. Je me souviens de lui, non pas
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Extrait d’une lettre.