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Le Messager Évangélique.

et parfait du Sauveur. Je ne suis plus juif, plus gentil, plus un homme vivant sur la terre, je suis chrétien. La mort de Christ, chef de tout, a mis fin à la première création. Il nous a introduits dans la nouvelle comme prémices unies à lui.

Je discerne donc le corps du Seigneur, mais le corps du Seigneur rompu, son sang répandu, sa mort. Ce n’est pas un repas ordinaire, si vous voulez, un simple souvenir ; mais une institution que Christ a donnée aux siens, non pour qu’ils trouvent dans les éléments autre chose que le pain et le fruit de la vigne, mais pour que leur foi, de la manière la plus douce, par la puissance du Saint-Esprit, se nourrisse de Jésus, de ce qu’il a été pour eux, quand il est mort sur la croix, œuvre dont l’efficace demeure éternellement, même aux yeux du Père, mais dont l’amour est tout pour nous. Si je traite ce mémorial avec légèreté, je suis coupable à l’égard du corps et du sang du Seigneur, car c’est bien là ce qui m’est présenté.

Je doute qu’il y ait dans le monde quelqu’un qui jouisse de la Cène plus que moi (quoique je ne doute pas qu’il y ait chez plusieurs beaucoup plus de piété), mais ce qui me fait en jouir, c’est qu’elle me présente le corps et le sang de mon Sauveur mort, et par con­séquent un amour et une œuvre parfaite ; mais il ne peut être dans son corps mort que je discerne là, par la foi. Il est en moi pour que je jouisse de lui ; si on l’in­troduit vivant, ce que je dois discerner n’existe plus. Tout ceci tient au fait de la toute nouvelle position du Christ vivant, doctrine que Paul nous présente avec tant d’énergie divine et que l’ennemi a toujours cherché à cacher, même sous des formes de piété, et pour la