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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 3, 1862.pdf/472

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Le Messager Évangélique.

avec nous : il a pensé au jour du jugement ; et nous sommes tels que le Juge.

Ensuite, vers. 19, la réalité de notre amour pour Dieu, fruit de son amour pour nous, est mise à l’épreuve. Si nous disons que nous aimons Dieu, et que nous n’aimions pas les frères, nous sommes menteurs, car si la nature divine si rapprochée de nous, en eux, ne réveille pas nos affections spirituelles, comment le fera Celui qui est loin. Aussi, c’est ici le commandement de Dieu, que celui qui l’aime, aime aussi son frère.

L’amour pour les frères est la preuve de la réalité de notre amour pour Dieu. Or cet amour doit être universel, doit être en exercice envers tous les chrétiens, car quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu (chap. V, 4). Or, celui qui aime quelqu’un, aime celui qui est né de lui ; et si ce qu’on sait de Lui est le motif, on aimera tout ce qui sera né de Lui.

Mais il y a un danger d’un autre côté : il peut arriver que nous aimions les frères, parce qu’ils nous sont devenus agréables, et que nous jouissons de relations avec eux, qui ne froissent pas notre conscience. II y a donc une contre-épreuve : « par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous aimons Dieu, et que nous gardons ses commandements » (chap. V, 2). Ce n’est pas comme enfants de Dieu que j’aime les frères, si je n’aime pas Dieu de qui ils sont nés. Je puis les aimer individuellement comme compagnons ; ou bien je puis aimer quelques-uns d’entr’eux, mais je ne les aime pas comme enfants de Dieu. Si je n’aime pas Dieu lui-même, si Dieu lui-même n’a pas dans mon cœur la place qui lui appartient, ce qui porte le nom d’amour des frères exclut Dieu, et le fait d’une manière