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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 5, 1864.pdf/181

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Le jeûne.

n’auraient jamais fait l’expérience dont nous parlons, ou qui, dans des circonstances graves, solennelles, soit pour eux individuellement, soit pour leur famille, soit pour l’assemblée, ne se seraient jamais sentis pressés de joindre le jeûne à la prière. Ce que nous ne comprenons pas non plus, c’est la troisième question (3°) de notre frère F. A. : « Si les apôtres ont conscience de leur position en Christ… pourquoi jeûnent-ils ? » On pourrait tout aussi bien dire : « S’ils ont foi en la providence de Dieu et en ses promesses, » pourquoi prient-ils ? À quoi l’on peut répondre : « C’est précisément parce qu’ils ont conscience de leur position en Christ, comme fils de Dieu… et de son amour infini — parce qu’ils ont foi en ses promesses, qu’ils prient » (Voir Ézéch. XXXVI, 37, compare avec ce qui précède). Et c’est parce qu’ils sentent le besoin de prier avec instances, sans être entravés par la chair, qu’ils ajoutent le jeûne à leurs prières.

Ainsi, dans ces derniers exemples, il n’est pas question d’angoisse d’âme ; je ne crois pas que jamais le jeûne soit, par lui-même, une angoisse d’âme, quoiqu’il puisse accompagner l’angoisse d’âme ; ce qui est même tout naturel. Quand le cœur est fort affligé, est-ce que l’on pense à manger ? — Aussi, nous comprenons très-bien que, dans une grande douleur, dans le deuil, dans une vive conviction du péché et une ardente aspiration au salut, on soit amené, même sans préméditation, à jeûner. De même le chrétien en chute, une assemblée appelée, par ce qui se passe dans son sein ou dans l’Église en général, à une profonde humiliation devant Dieu — ne sentiront-ils