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Page:Le Messager Évangélique, Vol. 7, 1866.pdf/30

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Le Messager Évangélique.

La repentance est, littéralement, une pensée nouvelle ou changée, un jugement formé par l’esprit comme résultat de la réflexion, après qu’on a eu un jugement différent ou antérieur. Selon l’emploi habituel du mot dans l’Écriture, c’est le jugement que je forme en la présence de Dieu, sur ma conduite et mes sentiments antérieurs, par suite de la réception du témoignage de Dieu, en contraste avec le train naturel de mes sentiments antérieurs ; il va sans dire que la chose peut être plus ou moins profonde. Ce n’est pas la tristesse elle-même ; celle-ci opère la repentance, si c’est une tristesse selon Dieu. Ce n’est pas le regret ou remords : c’est là μεταμέλεια et non μετάνοια — mots quelquefois employés l’un pour l’autre, mais non dans l’Écriture. Judas eut du remords et se pendit ; mais il n’eut pas de repentance. « La tristesse, qui est selon Dieu, opère une repentance… dont on n’a pas de regret. » La repentance est le jugement que nous formons, par l’effet du témoignage de Dieu, sur toutes les choses en nous-mêmes auxquelles ce témoignage s’applique. Ainsi elle est toujours fondée sur la foi ; je ne dis pas sur la foi à l’évangile : cette foi peut bien en être la source ; mais nous pouvons nous repentir par le moyen du témoignage de Dieu à l’âme, et ensuite recevoir cette bonne nouvelle. La conversion elle-même peut suivre la repentance, c’est-à-dire la conversion comme retour complet et décidé du cœur à Dieu. « Repentez-vous donc et vous convertissez, » dit Pierre (Actes III, 19). La conversion est le retour de la volonté à Dieu.

La repentance (μετάνοια) est la nouvelle pensée ou le nouveau jugement que nous avons sur les choses ; et cela est souvent accompagné, quand il s’agit de soi,