Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/254

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Elle ne mourra point : malgré ton artifice,

Je saurai la soustraire aux horreurs du supplice. [880]

Tyran d'un sexe faible ! Ah ! Tu ne sais donc pas

Combien il nous est cher et dans tous les climats !

Nos chevaliers français, remplis du même zèle,

Mille fois en champ clos vengèrent sa querelle ;

Même sans le lien des amoureux penchants, [885]

Nous sauvâmes sa vie ou sa gloire en tout temps.

Le Grand Bramine

Et c'est où je t'arrête ; oui, c'est sa gloire même,

Qui de mourir ici lui fait la loi suprême.

Penses-tu qu'oubliant tout ce qu'elle se doit,

Pour l'intérêt de vivre, elle en perde le droit ? [890]

Elle a promis sa mort ; la pitié qui te presse

Ne peut rien sur son âme et rien sur sa promesse.

Loin de plaindre son sort, admire son grand coeur ;

Ne le soupçonne point de faiblesse ou d'erreur ;

L'honneur engage enfin cette épouse fidèle : [895]

Quand je te céderais, tu n'obtiendrais rien d'elle.


Scène VII

Le général français, un officier français.
L'Officier

.

J'accours vers vous, seigneur ; ah ! Savez-vous les voeux ;

Les soins du gouverneur et ses complots affreux ?

Le Général