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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/139

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Charmée de recevoir de ses nouvelles, mais fâchée de ce contre-temps, le jour que j’attendois, étant arrivé, je sentois qu’il me manquoit quelque chose. Pour me dissiper, j’allai trouver Susanne que je sçavois être seule ; cela lui fit plaisir, mais elle marqua sa surprise parce qu’elle me croyoit avec mon amant : je lui en dis la raison. Elle me pria de lui aider à dévider de la soie, et nous fîmes la conversation.

Angélique.

Que dites-vous, Madame, de ce jeune Cordelier ?

Susanne.

Il est charmant : nous avons passé près de deux heures ensemble, et il m’a enchanté.

Angélique.

Mais à son sujet, j’ai été fort en peine cette nuit.

Susanne.

Comment donc ?

Angélique.

J’ai vu en songe D. Delabrisse, il me paroissoit fort mécontent de moi, il me faisoit des reproches très vifs sur ce que je prodi-