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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/17

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loir grillé ; mais il y avoit dans le milieu un grillon à deux battans, qui, lorsqu’il étoit ouvert formoit une ouverture quarrée de deux pieds et plus : on étoit à même, par-là, de seconder la nature ; je fus fort sérieuse le reste de la journée, ne m’occupant que de dom Delabrisse ; ces dames s’en apperçurent et ma Bonne après souper me demandant ce que j’avois : rien, répondis-je ? c’est qu’elle se forme, dit Rose, et cela lui donne du soucis ; ce propos les amusa un moment, j’en ris même avec elles, et fus me coucher.

Je ne tardai pas à m’endormir, et sur le minuit, après avoir fait un rêve assez drôle, m’imaginant que mon bon ami étoit près de moi, qu’il me carressoit, me faisoit toucher un certain quelque chose, dont je ne pus me rappeller, n’ayant encore aucune notion de cette partie de l’homme, je m’éveillai avec une espece de frisson fort agréable, la main au chaton, que je sentis humide : ce n’étoit pas la premiere fois que cela m’étoit arrivé, mais je n’y avois pas fait autant d’attention ; je soupirai par un instinct qui, je crois, conduit toutes les filles ; je me frottois et m’attachois principalement à une petite éminence, qui par sa sensibilité, me mettoit toute hors de moi-même : après avoir répété ce jeu-là